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Ascension du Mont Cameroun (3 jours)

Introduction

J’ai vécu un an au Cameroun et j’ai gardé cette ascension pour la visite de ma soeur, Sophie, et mon beau-frère, Quentin, en novembre ! Le mois de novembre est encore un peu risqué en terme de météo (on en a fait les frais), le mieux est de le faire entre décembre et février.

Le Mont Cameroun, surnommé le « Char des Dieux », culmine à plus de 4000m et est le volcan encore actif. L’ascension se fait au départ de la ville de Buéa, chef-lieu de la région du Sud-Ouest.

Nous sommes partis avec l’agence MOUNT CAMEROON TOUR qui m’avait été recommandé par des amis sur place. Nous avions un guide et 3 porteurs (nous portions simplement des petits sacs à dos avec eau et de quoi grignoter). Dans le prix était compris :
– notre logement la veille du départ
– les frais d’entrée sur le parc national
– les repas pour les 3 jours
– les logements pendant le trek

Le circuit prévu était celui-ci (environ 45km):
Jour 1 : départ de Buéa, première nuit à Hutt 2 (maintenant Fako Mountain Lodge) à 2800m
Jour 2 : Depuis Hutt 2 ascension du Mont Cameroun et descente de « l’autre côté » et nuit à Mann Spring
Jour 3 : Descente de Mann Spring jusqu’à Bokwanga (à côté de Buéa)
Malheureusement la météo en a décidé autrement et nous avons fait simplement l’aller retour par le chemin traditionnel (un peu moins de 40km).

Fun fact : en février tous les ans se déroule la « Course de l’espoir » (Mont Cameroun Race of Hope), les participants font l’aller-retour Buéa – Mont Cameroun en mode trail (42km). Le record est de 4h21 pour les hommes et 5h09 pour les femmes !

#1 – Buéa – Refuge 2 (7km, +1700m, 5h)

Dimanche c’est parti ! Nous rencontrons notre guide et nos 3 porteurs qui s’occupent de l’organisation des sacs. Il fait beau mais pas trop chaud, la journée s’annonce bien. Objectif de la journée : atteindre Hut 2 à 2 800m d’altitude (sachant que nous partons d’environ 1000m).

9h : départ, le début de l’ascension se fait dans la jungle.

12h : changement de décor nous entrons dans la savane ! Arrêt sur le « dancing rock » pour appeler la clémence des pères (bon au final ça n’a pas trop trop marché !) : après des prières en langue local faites par le guide, nous avons dû faire une petite danse fougères dans les mains ! Alors que nous pensions repartir, un de nos porteurs est pris de crampes et ne peux plus avancer : mais les porteurs nous assurent que tout ira bien.

Si la vue sur le haut de la montagne (pas encore le Mont Cameroun) est dégagée en dessous nous avons vue sur de magnifique nuage blanc ! Nous reprenons notre ascension ; passé le dernier refuge intermédiaire la troupe s’étend : je prends les devant suivi par un porteur, puis Sophie et Quentin (en difficulté :p), le guide et les 2 autres porteurs.

14h15 : Arrivée ! Sophie et Quentin arrivent une demi-heure plus tard. Le soleil nous accueille ! Séance d’étirements, installation dans un futur « mobile home » pas encore aménagé qui fera office de super tente pour nous et préparation du diner par nos porteurs. Au menu du soir riz avec une sauce aux légumes, après n’avoir mangé que du pain avec de la vache kiri et de la pâte à tartiner (non malheureusement on était bien loin du gout du bon nutella 😢), manger un vrai plat chaud fait du bien ! Le vent s’est pas mal levé et nous offre cette fois une vue dégagée sur Buéa de nuit.

19h : il est l’heure de faire dodo

#2 – Aller-Retour au sommet du Mont Cameroun (23km,+1300m, 5h30)

6h : réveil sous la tempête ça s’annonce mal pour la journée. Après de longues discussions avec le guide nous décidons de changer le programme et de ne pas aller de l’autre côté du volcan car la marche dure environs 9h et on risque d’être pris par le vent, la pluie et le froid glacial. Je dois l’avouer j’étais assez déçue et si ça ne tenait qu’à moi et au guide je l’aurai fait mais Quentin et Sophie ont préféré la jouer sécu (et je dois l’admettre c’était très certainement la meilleure décision !).

10h30 : Nous partons emmitouflés dans toutes les couches d’habits que nous pouvions avoir ! Objectif atteindre le sommet à 4100m. Après une heure de marche, avec l’effort nous nous découvrons mais très vite à force de monter le vent se fait de plus en plus fort et nous devons vite nous rhabiller. Arrivée au dernier refuge avant le sommet à environs 3500m d’altitude, les doigts sont glacials. Après une pause en-cas pour reprendre des forces, nous reprenons notre ascension dans le vent et la brume. Le décor change et nous avons l’impression de marcher au milieu des coraux dans le fond des océans. L’altitude commence à se ressentir, chaque foulée un peu rapide se ressent comme un marathon, le souffle est court !

14h : Ca y est enfin nous voilà au sommet ! Mais il y a tellement de vent que nous devons nous avancer quasiment à quatre pattes jusqu’au panneau pour prendre LA photo, preuve de notre épopée. Nous ne nous éternisons pas au sommet ne voyant rien à 10m autour de nous et repartons sur nos pas. La descente est plus facile dans le sens où le froid se fait moins ressortir. On en profite pour faire des photos dans cette ambiance particulière.

16h : nous voilà de retour, plus réchauffés que quelques heures auparavant même si le vent continue à souffler fort. Après un gros plat de pâtes, petite partie de jeux de société avant d’éteindre les feux. Réveil tôt demain matin pour la dernière journée.

#3 – Refuge 2 – Buéa (7km, -1700m, 5h)

6h : réveil avec le vent et la pluie, décidément cela ne s’arrange pas ! Le temps de nous préparer et finaliser nos sacs finalement le temps s’est un peu amélioré et nous pouvons démarrer notre L-O-N-G-U-E-E-E descente sur Buéa : -1800m de dénivelé à descendre.

Les rôles sont alors inversés, Quentin gambade joyeusement devant pendant que Sophie et moi, nous galérons derrière ! La descente dure quasiment 5h et semble à mes cuisses et mes genoux interminable !

Alors que Sophie et Quentin reprennent une voiture pour 1h pour Limbé, ville sur la côte, de mon côté je suis partie pour plus de 6h de bus pour Yaoundé car mercredi c’est retour au travail !

Bilan

Difficulté 6
Paysages 8

En résumé

7 Un sentier qui ne présente aucune difficulté technique, néanmoins on monte assez haut, on peut donc être sujet au mal des montagnes. Celui-ci peut rendre la fin de l'ascension plus difficile. Côté paysages, malheureusement nous avons eu beaucoup de brouillard et nous n'avons pas eu la chance de profiter du potentiel du lieu. Si vous avez un jour en plus et que vous redescendez de "l'autre coté" vous pourrez peut-être voir les éléphants vivant dans le parc du Mont Cameroun. Si vous êtes de passage au Cameroun, cette rando est une étape indispensable !

Tags : Haute montagneModéréRefugeTrek