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Le Tour du Mont Blanc (8 jours)

Quelques années après le GR20, nous voilà décidé à repartir sur les chemins de randonnée. Partant avec des amis peu expérimentés, nous choisissons le Tour du Mont Blanc pour sa facilité d’accès, son côté roulant et ses échappatoires quotidiens en cas de pépin !
Ce qui nous attend en quelques chiffres : 184km, 14 cols et environs 13000m de dénivelé !

Si vous êtes en recherche de sensations fortes, le Lièvre a fait le même parcours mais en 3 jours !

Raconté par la Tortue grâce aux notes de la Fourmi(e). Photos de la Tortue et de la Fourmie

JourÉtapeKmDurée Dénivelé
1Tresse – Refuge de la Croix du Bonhomme15,67h+1400
2Refuge de la Croix du Bonhomme – La cabane du Combal259h+950 / -1400
3Cabane du Combal – Refuge Bonatti247h40+1500 / -1400
4Refuge Bonatti – La Fouly246h20+970 / -1420
5La Fouly – Col de la Forclaz299h15+1760 / -1830
6Col de la Forclaz – Tré le Champ176h30+1280 / -1400
7Tré le champ – Parc de Merlet (variante Lac Blanc)2211h30+2300 / -1890
8Parc de Merlet- Tresse186h+650 / -1350
Les durées indiquées prennent en compte les pauses !

Nos compagnons de rando

Nous faisons cette rando accompagnés d’un couple d’amis, qu’on appellera les Fourmis. Pourquoi les Fourmis ? Car elles marcheront pendant les 8 jours (ou presque !) en se suivant l’une dernière l’autre. Et pour nos amis, ce Tour du Mont Blanc (TMB) était un baptême du feu : première rando sur plusieurs jours en autonomie !

Informations pratiques !

  • Période de l’année : mi-août (dans l’idéal il ne faut pas faire ce qu’on a fait : se retrouver le 15 août près de Chamonix car c’est un peu l’autoroute du soleil !)
  • Accès : en voiture depuis le Grand Bornand (merci les parents des copains)
  • Équipement : tente 2 places, sac de couchage 0°, tapis de sol, jetboil
  • Alimentation : lyophilisés pour les diners, achats dans les villages pour les déjeuners / p’tits déj
  • Autres informations :
    • Attention en théorie le bivouac n’est autorisé qu’à plus de 2500m d’altitude en Italie et interdit en Suisse ! Nous avions réservé qu’un seul camping : celui de la Fouly.
    • Il y a des points d’eau et de ravitaillement (attention aux horaires) dans tous les villages

#1 : Tresse – Refuge de la Croix du Bonhomme

Ca y est c’est le moment du départ ! On part du Grand Bornand aux aurores direction le parking La Gruvaz à Tresse. On donne rendez-vous au papa de la Fourmie dans 8 jours et on démarre… sous la pluie ! Le début est plutôt tranquille mais on est quand même obligé de sortir les ponchos car la pluie est bien là. On passe Contamines et on arrive à Notre Dame de la Gorge au bout de 2h. Là deux amis se joignent à nous pour la journée, ils referont le chemin inverse le lendemain.

Le brouillard est bien dense, on ne voit rien alors qu’on aurait du avoir une vue magnifique sur le Mont Blanc, raté ! On attaque ensuite la montée objectif le refuge de la Croix du Bonhomme. Les groupes de marche se forment : le Lièvre devant, puis nos 2 compagnons de route de la journée, puis moi puis les fourmis. La montée est intense avec petit passage dans la neige : on passe au refuge de Nona Borrant, puis au plan des Dames. Le Lièvre nous nargue à nous attendre en faisant ses mots fléchés. Heureusement le soleil revient et nous offre de superbes paysages. La fin de la montée vers le Col de la Croix du Bonhomme est éprouvante pour les Fourmis et la pause déj fait du bien à tout le monde.

Une dernière heure et nous voilà au refuge qui nous autorise à planter nos tentes à côté. Une famille de bouquetin fait l’animation à côté du refuge ! Fin d’aprem classique : bières & jeux de carte. Puis alors que nous et les Fourmis mangeons notre premier dîner lyophilisé nos amis profitent du bon repas du refuge. 20h30 c’est l’heure de se coucher !

#2 : Refuge de la Croix du Bonhomme – La cabane du Combal

Réveil 6h avec le lever du soleil et départ 7h30 sous un temps superbe. Nous descendons à un bon rythme jusqu’au Chapieux où on fait un arrêt stratégique à la supérette : du bon pain, du saucisson et du fromage… La base quoi ! On repart sur une route : première marmotte en vue qui se dore la pilule au soleil ! Ensuite, nous quittons la route pour attaquer la montée vers la ville des Glaciers puis jusqu’au refuge des Mottets pour se ravitailler en haut. En effet le soleil est bien là et il commence à faire chaud !

On attaque ensuite la grande ascension du col de la Seigne annoncé en 2h par le topo. Le Lièvre décide de partir à fond pour casser le topo : pari réussi il arrivera en 55 minutes qui en plus lui permet d’entrapercevoir le Mont Blanc. Je prend la suite, la montée est dure car elle change souvent de rythme et il est difficile de se caler. S’ajoute à ça le soleil qui commence à taper sévèrement. Je ne démérite pas et arrive en 1h20 à bout; je n’ai même pas la force de faire les 10m pour retrouver le Lièvre !

Pour nos amis les Fourmis, l’épreuve est rude et on les voit arriver bringuebalant au bout de 2h. La vue incroyable compense un peu le mauvais état des troupes ! Néanmoins ni les Fourmis ni ne verront le Mont Blanc caché derrière les nuages, ce que le Lièvre ne s’empêchera pas de nous rappeler !

Nous repartons pour d’après le topo 1h15 de descente. Arrivés à hauteur du refuge d’Élisabeth au bout d’une heure à peu près on se rend compte qu’on y est pas du tout encore ! Une grande et longue route blanche s’étend devant nous avec au bout la cabane du Combal. Cette heure supplémentaire et cette route interminable font mal au moral. On arrive quand même au refuge pour un déjeuner (à 16h30 enfin !) bien mérité. Nous poussons 10min derrière le refuge jusqu’au lac de Miage pour bivouaquer. Un glacier se trouve juste à côté et on l’entend craquer. Extinction des feux à 21h.

#3 : La cabane du Combal – Refuge Bonatti

On avance notre réveil et on émerge à 5h pour un départ avant 7h pour une journée orageuse. Première montée jusqu’à l’Arp Vieille qui se fait bien pour tout le monde. Vue magnifique sur les glaciers en face mais on ne s’attarde pas trop car l’orage commence à gronder au loin.

Nous attaquons alors la descente vers Courmayeur. Nous sortons rapidement nos capes de pluie, alors que la pluie s’est vite transformée en grêle qui nous fouette les mollets. L’orage est pas loin et consciencieusement je compte les secondes entre les éclairs et le tonnerre à voix haute . Si j’annonce moins de 3 deux fois de suite alors il faut se mettre en position : les bâtons au loin, accroupie les pieds serrés ! Mais finalement l’orage fait le tour de la vallée et repart. Nous continuons toujours sous la pluie la descente, moi derrière avec un genou qui commence à râler. Nous trouvons refuge dans un chalet pour boire se réchauffer et boire un chocolat chaud. Après une bonne pause vient l’épreuve la plus difficile de la journée : remettre ses chaussettes trempées !

Et nous voilà reparti vers Courmayeur. Cette fois c’est moi, la Fourmie, qui peine dans la descente à cause de mes genoux et le moral est au plus bas. La Fourmi quant à lui à mal au dos à cause de son sac. Après un passage à l’office de tourisme de Courmayeur, ils décident de faire un pause là, de passer à la pharmacie et dans un magasin pour changer le sac de la Fourmi. Ils nous retrouveront grâce à une navette qui les amènent à une heure de marche du refuge Bonatti.

De notre côté avec le Lièvre, après une rapide pause déj nous repartons pour 4h d’après le topo. Nous montons à un bon rythme, la pluie nous menace mais se limitera à quelques goutelettes. Après une montée assez raide, nous poursuivons sur une ligne de côte. La fatigue de la journée commence à se faire sentir et marcher sur le plat nous achève un peu ! Le Lièvre finit par apercevoir le refuge 100m au dessus de nous. Un dernier effort et nous voilà en haut en 3h30. J’en ai plein les pattes et on a bien mérité nos bières.

Les Fourmis, en pleine forme après cette après midi off, nous retrouvent une petite heure plus tard au refuge. Nous démarrons une partie de coinche filles contre garcons (que nous gagnons haut la main !) et dînons à côté du refuge. Puis nous reprenons nos sacs direction des granges abandonnées 5 min après le refuge où nous pensons camper. Pendant que nous installons les tentes, tant bien que mal car le terrain n’est pas très plat, j’entend une voix et des bruits venant de la ruine à côté de nous. Après une séquence (qui nous fait bien rire maintenant et beaucoup moins sur le coup) à appeler, faire le tour de la grange pour que notre fantôme se manifeste, en vain, nous décidons de bouger, pas très serein.

Les tentes et tapis de sol sous le bras, nous voilà reparti sur le GR alors que la nuit commence à tomber. Nous marchons pendant plusieurs minutes sans trouver de coin plat pour s’installer. La nuit ayant raison de nous, nous plantons les tentes l’une dernière l’autre le long du sentier pour une nuit qui s’annonce courte, fraiche et agitée !

#4 : Refuge Bonatti – La Fouly

Réveil à 5h bien difficile. On fait le tour des troupes et on réalise que tout le monde a mal dormi mais chacun pour une raison différente : la Fourmie car elle était sur deux bosses très inconfortables, la Fourmi car une bête a rodé et brouté toute la nuit autour de leur tente, le Lièvre car il avait froid (il n’avait pas le même super sac de couchage que nous) et enfin moi-même car j’étais encore toute chamboulée de notre voisin fantôme aux granges. Il fait un froid glacial, on fait donc preuve d’une efficacité redoutable. À 6h nous sommes partis, le soleil ne s’étant toujours pas levé.

La descente jusqu’à l’Arp Nouva se fait bien. Petite pause en bas alors que le soleil commence à nous réchauffer puis on démarre notre ascension. On démarre à un bon rythme sur une première partie facile jusqu’au refuge Elena facile avec néanmoins une fin assez raide (environ 1h de montée). Le temps ne se réchauffe pas, il fait toujours très froid et le brouillard s’épaissit.

On ne s’attarde donc pas au refuge et on attaque la deuxième partie jusqu’au grand col Ferret. Celui-ci marque la frontière entre l’Italie et la Suisse. Le Lièvre comme a son habitude file devant à toute allure; la Tortue suit à son rythme puis vient les Fourmis le pas bien calé. La montée est rude dans le froid et le brouillard et je commence à me sentir un peu seule ! Je finis par lever la tête et repérer le Lièvre emmitouflé dans ses affaires qui m’attend à mi-chemin. Je le récupère frigorifié après un quart d’heure d’attente et nous poursuivons notre ascension. Nous arrivons au col au bout d’une heure depuis le refuge. La vue est…. invisible derrière le brouillard !

On ne traine pas car il y a vraiment trop de vent et pas d’endroit où s’abriter. On entame donc la descente en espérant trouver un endroit au calme pour attendre nos amis. La descente est plutôt facile mais on met du temps à se dégager du brouillard. On finit par pousser jusqu’au refuge de la Peule, au bout d’une petite heure, pour attendre les Fourmis autour d’un vin chaud. Ils arrivent plus vite que l’on pensait et plutôt en bonne forme ! Ils ont en plus eu la chance de voir des bouquetins au sommet !

Après une petite pause pour eux aussi, on repart pour une fin d’étape avec un peu moins de charme. On est sur la route qui fait des lacets jusque dans la vallée. La Fourmie a une grosse baisse de morale car ses genoux la font beaucoup souffrir. Arrivés aux Ars Dessous, la Fourmi récupère le sac de la Fourmie et ils prennent la route (chemin le plus court) pour arriver jusqu’à la Fouly en espérant croiser une voiture qui pourrait les pousser.

Avec le Lièvre nous continuons sur le sentier qui longe la Dranse de Ferret et nous arrivons au camping des Glaciers après nos amis qui auront finalement tout fait à pied ! Il est 14h et nous avons devant nous toute l’aprem pour nous reposer, étirer, prendre une bonne douche chaude, faire notre lessive etc ! Un bon resto (aux prix suisses : 66 Francs Suisse l’entrecôte-frites) avec du bon vin aide à remonter le moral des troupes.

#5 : La Fouly – Col de la Forclaz

Le réveil sonne à 5h mais contrairement à la veille nous sommes beaucoup moins efficace et levons le camp à 6h45. Le ciel est dégagé et nous pouvons découvrir le superbe décor qui nous entoure. Nous commençons la journée par une descente tranquille jusqu’à Praz-de-Fort, puis passons les villages des Arlaches et Issert (environ 2h30 pour atteindre ces villages). Et c’est reparti pour une montée à un bon rythme dans la forêt jusqu’à Champex-Lac. Avec le Lièvre nous faisons la montée en tête en une petite heure mais les Fourmis ne tardent pas à nous rejoindre au Lac.

Après une pause ravitaillement nous voilà reparti pour Plan de l’Au sur un sentier qui descend tranquillement (environ 40min). On attaque ensuite la montée qui est assez rude avec notre cortège habituel : le Lièvre et la Tortue devant les Fourmis qui suivent. On décide de s’arrêter sur les bords de la Jure, au bout d’une bonne heure (depuis Plan de l’Au). Pause déjeuner bien méritée avec saucisson, paté et pain frais achetés à Champex.

Après une bonne heure de pause, nous reprenons notre ascension. Sauf le Lièvre qui comme dans la fable décide de faire une petite sieste de 20 min. A coup de grandes enjambées il nous rattrapera rapidement ! Avec le Lièvre nous se mettons dans un bon rythme et avalons la montée jusqu’à l’alpage de Bovine en 1h10. Les paysages sont magnifiques et nous en profitons pour faire des petites pauses photos ! Les Fourmis nous rejoignent et se joignent à nous pour une séance photo tous ensemble.

Dernière étape de la journée : la descente jusqu’au col de la Forclaz. Elle est ou en tout cas parait interminaaaable !! Nous arrivons une bonne heure plus tard et nous nous installons au camping. Petit tour à la supérette pour trouver écussons et faire le ravitaillement. Ce soir après une bonne douche (sauf pour cracra la Tortue), le moral des troupes est plutôt bon et le découragement des jours passés à disparu !

#6 : Col de la Forclaz – Tré le Champ

Ce matin nous commençons par une descente assez tranquille jusqu’à Trient puis objectif le col de Balme. La montée se fait plutôt bien mais il y a beaucoup de monde (nous sommes le 15 août). Avec le Lièvre nous « ramassons les champignons » (ou plus simplement nous doublons tous ces visiteurs venus troubler notre quiétude) et nous arrivons au bout de deux petites heures. Et au col, ça y est… enfin… le Mont Blanc !! Et oui parce qu’à part le Lièvre qui l’a entraperçu au col de la Seigne avec les Fourmis nous ne l’avions toujours pas vu après 6 jours à tourner autour !

Après une petite pause photo, nous descendons jusqu’au col des Posettes. Arrivée au col nous ratons le sentier sur la droite qui monte à l’aiguille des posettes et continuons tout droit. Le Lièvre profite du rythme plutôt tranquille, dû à une petite baisse de régime des troupes, pour cueillir des myrtilles et gagner le surnom de « blueberry man ». Grâce à un sentier qui rejoignait l’aiguille des posettes sur la droite, nous rattrapons le GR.

C’est le moment de la descente au milieu des pierriers et nos genoux avec la Fourmie ne vont pas du tout apprécier celle-ci. Le Lièvre (pour changer !) part à pleines balles dans la descente, on ne le retrouvera qu’en bas au parking, nous attendant avec des mots fléchés. Puis je suis tant bien que mal, avec des genoux très douloureux suite à cette première partie caillouteuse. Heureusement la deuxième moitié dans la forêt est plus facile et j’arrive en 1h15 en bas claudiquant. Les Fourmis me suivent de pas très loin, elles aussi ayant les genoux qui fatiguent mais il est tôt (13h30) et nous avons toute l’après midi pour nous reposer !

Nous nous installons sur l’aire de bivouac à côté de l’auberge de la Boërme et profitons des douches chaudes. Nous nous laissons tenter par le super dîner (sauté de dinde aux champignons) annoncé de l’auberge. Que Nenni ! Nous passons au 2ème service et le plat servi est en fait de simple plat de pâtes bolo froides… Un peu rageant !

#7 : Tré le Champ – Parc de Merlet

Réveil matinal et départ vers 7h de l’auberge avec un superbe levé de soleil. Aujourd’hui, avec le Lièvre nous décidons de prendre la variante, indiquée comme un peu technique, qui mène au lac Blanc pendant que nos amis les Fourmis resteront sur le GR. Nous avions calculé qu’en théorie si de notre côté nous grimpions à bonne allure nous devrions arriver presque en même temps à la Flégère. Nous partons donc devant à un bon rythme pour une première ascension jusqu’à la Tête aux Vents. La vue est superbe sur le Mont-Blanc on ne s’en lasse pas !

Première surprise de la journée, la partie technique commence en fait avant la Tête aux Vents, sur le GR avec 3 échelles à grimper. Après 10 min à attendre que j’arrête de fondre devant le bébé Husky de randonneurs qui campaient là, on passe à l’attaque. En faisant attention, sans regarder en bas (même sans avoir le vertige ça reste impressionnant) et en prenant notre temps, la difficulté est vite avalée ! Nous espérons que pour nos compagnons de rando un peu plus loin derrière il en sera de même. Nous repasserons pas une deuxième série d’échelles un peu plus loin, sans problème.

Après 1h30, nous sommes dont à la Tête aux Vents et nous démarrons alors la variante qui part sur la droite direction le lac blanc. L’ascension se fait au milieu de pierriers et est effectivement plus technique que le sentier du TMB (un peu à la GR20 !). Nous arrivons alors au niveau des lacs des Cheserys : 4 sur la droite du sentier puis un, un peu plus loins sur la gauche, magnifique ! Le massif du Mont Blanc se reflète dans le lac, la vue est incroyable et c’est probablement la plus belle de ce TMB. Après une pause photo, nous poursuivons jusqu’au lac Blanc (en 2h d’ascension depuis le départ ce matin). La vue est ici aussi splendide et nous en profitons pour faire une petite pause.

Nous repartons ensuite pour la Flégère mais là, après 20 min, deuxième surprise du jour : le sentier qui descend directement vers la Flégère est fermé pour travaux… Nous devons en prendre un qui repart en arrière pour retrouver ensuite le TMB au niveau de Paravalanche. C’est un gros coup dur surtout pour moi car nous allons perdre 1h sur une journée dont le programme est déjà assez intense ! Je me transforme alors en véritable tortue et n’avance plus au grand désespoir du Lièvre. Il appelle nos amis qui s’approchaient de la Flégère et leur dit de pousser un peu plus loin pour ne pas perdre trop de temps, en espérant qu’on rattrape un peu notre retard. Nous retrouvons le GR au bout d’une grosse demi heure de descente interminable. Nous arrivons finalement à la Flégère deux petites heures après avoir quitté le lac Blanc.

Une petite pause s’impose et nous appelons nos amis pour savoir où ils en sont : ils nous attendrons à Planpraz. Nous y arriverons 2h plus tard sous un soleil qui tape, fatigués mais avec un peu plus le moral que quelques heures auparavant ! Nous retrouvons nos amis et faisons une bonne pause déj car la journée n’est pas finie ! En effet la prochaine étape pour nous est l’ascension du Brévent.

La montée se fait plutôt bien et nous atteignons le col du Brévent en 40 minutes. Le sentier ensuite continue le long d’une ligne de niveau avant de remonter pour le Brévent. À peine entrés dans la zone protégée de la réserve naturelle des aiguilles rouges nous tombons nez à nez avec un groupe de chamoix pas du tout effrayés. Une dernière série d’échelles nous attend pour atteindre le sommet du Brévent. Il nous aura fallu 1h30 depuis Planpraz pour l’atteindre. La vue est magnifique sur tout le massif du Mont Blanc !

Nous attaquons ensuite la descente, objectif : trouver un endroit où planter la tente pour notre dernière nuit. Nous arrivons au refuge de Bellachat au bout de 45 min, espérant trouver de l’eau et un coin pour dormir : il n’en sera rien et nous voilà contraint de poursuivre notre descente. Celle-ci se fait au milieu des pierriers et les genoux de tout le monde (sauf ceux du Lièvre bien entendu) souffrent… en particulier ceux de notre ami la Fourmi pour qui la douleur est assez intense. Nous changeons les équipes habituelles et nous partons avec la Fourmie devant laissant les hommes derrière le Lièvre essayant de divertir la Fourmi pour lui faire oublier son mal de genoux.

La nuit arrive et il devient crucial pour nous de trouver un endroit pour camper. Nous arrivons dans la forêt et nous finissons par trouver un petit coin plat à côté du sentier qui sera parfait pour notre dernière nuit. Il est 18h30, nous sommes épuisés, surtout moi, après cette longue journée. Nous dînons rapidement et éteignons les feux instantanément.

Notre bivouac quelque part entre Bellachat et Merlet

#8 : Parc de Merlet – Tresse

Ça y est c’est la dernière journée ! Au programme : descente dans la forêt jusqu’à Merlet que nous atteignons assez rapidement. Malheureusement du côte de notre ami la Fourmi, les genoux ne sont plus au rendez-vous : la descente s’annonce assez longue… Avec le Lièvre nous partons devant jusqu’aux Houches et nous trouvons une boulangerie pour acheter un bon petit déj qui on espère remotivera les troupes. Les Fourmis mettent un peu de temps pour arriver, nous sommes inquiets pour la fin de la journée. Un ibuprofene pour la Fourmi et un petit déjeuner plus tard nous voilà reparti.

Le départ traditionnel du TMB aux Houches

La montée pour le col de Voza se fait sur une route en lacet. Ce n’est pas le plus agréable surtout qu’il fait très chaud. Avec le Lièvre nous discutons avec un couple de marcheur et nous apprenons que lui est en plein repérage pour l’UTMB (Ultra Trail du Mont Blanc) qui a lieu quelques jours plus tard. Nous arrivons au col de Voza et n’ayant pas aperçu nos amis derrière nous, nous nous posons boire un coca. Même pas le temps de le finir, que les voilà en pleine forme, les problèmes de genoux ont l’air bien lointain (vive l’Advil !). Finalement nous allons arriver plus tôt que prévu !

Dernière descente tranquille de villages en villages, nous amène au parking de Tresse vers 13h. C’est la fin d’une belle aventure qu’on fêtera le soir même au restaurant au Grand Bornand.

Bilan

Difficulté : la note de la Tortue 6
Difficulté : la note du Lièvre 4
Difficulté : la note des fourmis 8
Parcours : paysages, faune, flore... 8

En résumé

6.5 Un très beau parcours, peu technique, autour de ce superbe massif du Mont Blanc. La difficulté principale réside dans la longueur des étapes et le dénivelé avalé : redescendre dans toutes les vallées c'est top pour les ravitaillements mais ça peut être un peu usant pour les jambes. Un peu de monde sur la partie française, beaucoup moins en Italie et en Suisse. On recommande ce GR pour tous les randonneurs qui aiment les sentiers assez roulants tout en voulant profiter des paysages magnifiques de la haute montagne.

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